La cloche de détresse, Sylvia Plath

Publié le par lirevasion.over-blog.com

Esther Greenwood a 19 ans en 1953 et tout lui réussit. Elle est extrêmement brillante, elle remporte des prix, reçoit une bourse pour aller au collège et se retrouve à travailler pendant un mois dans un magazine de mode à New York. Avec d'autres jeunes filles, Esther a gagné un concours en écrivant des essais, des poèmes, des histoires et des slogans publicitaires. Elle mène la grande vie à New York, court la ville de fêtes en fêtes, va au bout de ses envies jusqu'à l'excès.

Face à ce tourbillon permanent qu'est New York, Esther fait le point sur sa vie et s'en trouve fort déprimée. Esther ne sait plus quoi faire de sa vie, les options s'offrant à elle lui semblent des impasses. Elle se rêve poète mais cela ne fait pas vivre. Les possibilités professionnelles offertes aux femmes dans les années 50 ne peuvent lui convenir. Même sentimentalement Esther est en décalage avec ce que l'on attend d'elle. Elle semblait promise à Buddy qui attrape la tuberculose. Esther en profite pour le quitter, elle estime que Buddy mérite sa maladie. Il avait connu des petites amies avant Esther et celle-ci ne supporte pas que les hommes puissent avoir des aventures alors que les femmes doivent rester chaste avant le mariage.

Le voyage à New York prend fin et Esther doit rejoindre sa ville natale : Boston. Le retour est très douloureux. Esther sombre dans la dépression et tente de se suicider. Esther est internée et reçoit un traitement à base d'électro-chocs qui n'arrange pas son état.

“La cloche de détresse” est le seul roman de la poétesse Sylvia Plath (1932-1963). Cette oeuvre est largement autobiographique. Sylvia Plath nous narre sa première dépression qu'elle compare à une cloche dans laquelle elle est enfermée. “Pour celui qui se trouve sous la cloche de verre, vide et figé comme un bébé mort, le monde lui-même n'est qu'un mauvais rêve.”  Sylvia était comme Esther tiraillée entre son devoir de mère et d'épouse et son aspiration à être poète. Sylvia Plath ne sortit jamais de sa cloche de détresse, la dépression revint sans cesse hanter sa vie jusqu'à son suicide à Londres en février 1963. Elle nous a laissé plusieurs recueils de poésie et ce roman qui nous montre la difficulté à trouver sa place pour une jeune femme dans les année 50. “La cloche de détresse” est un roman-témoignage émouvant. Il nous montre une jeune femme pleine de promesses qui n'arrive pas à s'épanouir dans le monde qui l'entoure. Sylvia-Esther reste toujours lucide sur son état et ne se fait guère d'illusion : “Comment savoir? Peut-être qu'un jour, au collège, en France, quelque part, n'importe où, la cloche de verre avec ses déformations étouffantes descendrait de nouveau sur moi?” Une vie gâchée.  

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